Fédération Wallonie-Bruxelles|

Une intrusion réaliste dans la vie d'une femme. Et nous, comment réagirions-nous face au deuil? Un grand plaisir à lire et des personnages avec qui l'on souhaite prendre en verre. Je le recommande fortement
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J'ai rarement connu un tel contraste entre l'ambiance soyeuse évoquée par le titre et la réalité de l'histoire que j'allais découvrir. Réalité qui prend la forme d'un coup de poing reçu en plein ventre, impossible à esquiver. Parce que Les gens heureux lisent et boivent du café, ce n'est pas la description de l'état d'âme des gens qu'on peut croiser dans ce texte, mais c'est le nom du café-librairie tenu par Diane et son compagnon, Félix, du temps que la vie semblait encore tenir ses promesses de bonheur. Et c'est même tout le contraire de la protagoniste dont on s'apprête à découvrir l'histoire, à savoir celle d'une jeune femme face à l'inconcevable, à la mort, sous forme d'un banal accident de la route, qui lui arrache, d'un seul et même coup, le mari et la fille de cinq ans. Et c'est l'histoire de cette douleur dont la morsure brûle tellement que l'être se consume tout entier, ne laissant qu'une ombre, sorte de dépouille déambulante, sans la force ni la volonté de vivre. C'est dans cet état de non-vie qu'on découvre Diane, prostrée par la catastrophe, barricadée au fond de son appartement où elle vit entourée de souvenirs, le refus incarné de reprendre la vie, voire d'accepter qu'on puisse ne fût-ce que concevoir l'idée d'un après. Avec comme seul élément qui cloche dans un tel arrangement, son meilleur ami et ancien collaborateur, Félix, qui s'occupe de Diane depuis la disparition de sa famille et essaie de la faire sortir de son cocon. C'est plus pour échapper aux avances de ce gay quelque peu déjanté que pour céder aux sirènes que celui-ci fait chanter que la jeune veuve décide de partir en Irlande. Destination qui s'impose parce que feu son mari rêvait de pintes de Guiness et d'escapades sur l'île verte et que c'est donc encore une façon de se rapprocher des morts. La suite dans la Bauge Littéraire : http://postlucemtenebrae.eu/?p=5479
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Ce livre que je vous présente aujourd'hui m'a tenté par le parcours étonnant de son auteure. Agnès Martin-Lugand a eu l'audace de se faire auto-éditer sur internet et grâce au succès des ventes de son livre en version numérique, elle a réussi à trouver une maison d'édition afin d'en sortir la version papier. J'ai été séduite par la version numérique surtout pour son prix très démocratique : 2,99 € sur Amazon. Aussi, le succès médiatique et le passage de l'auteure dans « On n'est pas couché » sur France 2 n'y sont pas pour rien et m'ont donné envie d'avoir mon point de vue sur ce roman. L'intrigue : Diane, jeune Parisienne de 33 ans et gérante d'un café littéraire, se retrouve désemparée face au décès inattendu de son mari Colin et de sa petite fille de 6 ans, Clara. Un an plus tard, la jeune femme est en piteux état, le moral à zéro, nostalgique de sa vie de famille. Son ami Félix est prêt à tout pour lui remonter le moral et l'aider à retrouver la surface, même à la surveiller chaque jour et l'obliger à un minimum de décence. Mais ce dernier l'étouffe un peu trop de sa présence et Diane se décide, tout à coup, à partir en Irlande. Ce voyage, qu'elle avait auparavant refusé à son mari, va-t-il l'aider à retrouver un sens à sa vie and #8201;? Un pas après l'autre, au gré de rencontres étonnantes et notamment, celle avec Edward, un homme arrogant et très imbu de sa personne l'aideront-ils à faire son deuil and #8201;? Mon avis : Ce roman est un bon roman de vacances, un roman « léger ». En effet, je suis sûre qu'il peut plaire à beaucoup de personnes, car les thèmes abordés ne laissent pas indifférents : comment faire son deuil, comment vivre avec le souvenir de ses proches disparus et se reconstruire une vie sentimentale… Toute des difficultés auxquelles le personnage doit faire face. Par contre, si vous avez l'habitude de lire ce genre de littérature « romantique », l'histoire risque de vous sembler redondante. Je pense notamment au roman « P.-S. I Love You » de Cecilia Ahern qui aborde aussi les mêmes thèmes, mais à travers une narration plus originale puisque le personnage reçoit des lettres de son mari défunt (mort d'une tumeur au cerveau) après sa mort afin de l'aider à se reconstruire et aimer à nouveau. Ce que je n'ai pas aimé dans ce roman, ce sont les inévitables clichés : le meilleur ami homosexuel dévergondé, passons encore, mais surtout, l'homme détestable, un peu bourru et misanthrope qui sera le voisin du cottage que notre personnage principal louera en Irlande. C'est trop, on a du mal à croire aux échanges tumultueux et virulents entre les deux personnages qui finalement s'amadouent, découvrent leurs faiblesses respectives et tombent amoureux (je ne vous révèle pas grand-chose, on s'en doute directement à la lecture et c'est le schéma de beaucoup de romans « romantiques »). On se croirait devant le célèbre personnage de Marc Darcy dans « Orgueil et préjugés » de Jane Austen sauf que l'échange et les dialogues sont d'un niveau moindre. Parlons maintenant du style, le roman se lit bien, il se lit même très vite (182 pages) et l'écriture est simple et fluide. Il n'y a pas beaucoup de poésie ou de jeux stylistiques, voilà pourquoi je le range dans la catégorie des romans de plage (ou gare, vous voyez ce que je veux dire). C'est un livre passe-temps qui m'a plu, mais qui ne m'a pas non plus ravie. Je trouve que l'auteure aurait peut-être dû prendre en compte les remarques des maisons d'édition qui s'avéraient peut-être intéressantes et constructives. Je peux tout de même ajouter que la fin est originale et n'enfonce pas le roman dans son cliché, ouf and #8201;!
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